La première erreur consiste à considérer que quelqu'un de compétent est quelqu'un qui ne se trompe jamais. La compétence ne serait pas qu'un moyen (un ensemble de connaissances et d'expérience permettant de se forger un avis) mais une fin (un avis forcément bon). Or, on sait que des gens bardés de diplômes se sont déjà trompés !
Une personne disposant de compétences (sanctionnés par une qualification par exemple), peut se justifier d’arguments qu’un néophyte n’auraient pas forcément ; ses connaissances et ses réflexes méthodologiques comme analytiques, acquis dans son domaine d'expertise, lui permettent de construire rapidement des arguments fondés sur un corpus qu'il connait mieux qu'un néophyte.
Mais une fois élaborés, les arguments d'un expert et d'un néophyte doivent être évalués en tant que tels, et non pas en fonction de la personne, l'expérience ou la connaissance qui les a produits.
Ainsi, et même si l'on peut augurer d'une probabilité en faveur du premier, un spécialiste peut se tromper comme un néophyte. Plusieurs spécialistes aux niveaux de compétences comparables peuvent avoir des avis différents. Nul n'est infaillible.
On ne doit donc pas évaluer un argument sur son origine, mais son contenu.