Bienvenue.html
Argument_dautorite.html

Cette page reprend des extraits de deux excellents sites avec l'autorisation des auteurs :

desillusions.fr et cortecs.org.

Vous trouverez ces sites à la page lien...



“Cum hoc ergo propter hoc (latin signifiant avec ceci, donc à cause de ceci) est un sophisme qui consiste à prétendre que si deux événements sont corrélés alors il y a un lien de cause à effet entre les deux. La confusion entre corrélation et causalité est appelé effet cigogne en zététique (corrélation trompeuse entre le nombre de nids de cigognes et celui des naissances humaines).”

Source  : Wikipedia

Voilà un effet très intéressant très souvent utilisé en communication par certains politiques ou certains journalistes.

Il est un tout petit peu subtil à comprendre car nous allons parler de deux notions complémentaires : causalité et de corrélation...


Deux événements (appelons les X et Y) sont corrélés si l'on observe une dépendance, une relation entre les deux. Par exemple, le nombre de cheveux d'un homme a tendance à diminuer avec l'âge : âge et nombre de cheveux sont donc corrélés.


Définissons ce qu’on entend par corrélation.


Suivant le contexte, il s’agit d’un lien entre des faits, des évènements, des phénomènes, des variables… Cette relation représente l’idée que les évènements considérés ont tendance à se produire en même temps («  co-occurrence  ») ou toujours à même intervalle (l’un est toujours suivi de l’autre), ou que les phénomènes concernés s’accompagnent généralement l’un de l’autre, ou que les variables étudiées tendent à évoluer de concert (même si pas forcément dans le même sens)…


Dans tous les cas, poser une corrélation implique d’avoir réuni un certain nombre d’observations et noté des similitudes entre elles. Idéalement, on mobilise des outils mathématiques  en adoptant une démarche statistique  : à chacune des observations sont associées des mesures (nombre d’éléments, taille, unité de temps, etc.) que l’on fait passer à la moulinette de notions spécialement développées pour appréhender ces liens  (droite de régression, coefficient de corrélation, covariance…).

En toute rigueur, une corrélation n’est ainsi qu’un indice statistique précisant le degré de liaison entre deux variables.  Dès lors que cette relation est solidement démontrée un certain nombre de fois, on peut lui donner force de loi.


On est alors tenté d’essayer de la «  justifier  », c’est-à-dire de déterminer ce qui explique le lien entre les phénomènes. L’intérêt étant de mieux comprendre la relation pour parvenir à mieux prédire l’apparition de l’un des phénomènes en fonction de l’occurrence d’un autre.


Source  : desillusions.fr


Inspirons-nous de la définition en sciences physiques de la causalité :



En physique, le principe de causalité affirme que si un phénomène (nommé cause) produit un autre phénomène (nommé effet), alors l'effet ne peut précéder la cause. À ce jour, il n'a pas été mis en défaut par l’expérience, mais certaines théories envisagent une causalité inversée.

Le principe de causalité est une des contraintes réalistes imposées à toute théorie mathématiquement cohérente afin qu'elle soit physiquement admissible.  »

Source Wikipedia


On comprend que la causalité est le fait que si un phénomène A produise un phénomène B, alors A est la cause de B et A précède B  : B n'existe pas avant A.

Une erreur de raisonnement courante consiste à dire : «  X et Y sont corrélés, donc X cause Y  ». On confond alors corrélation et causalité car en réalité, il se pourrait aussi que Y cause X, ou bien que X et Y aient une cause commune Z, ou encore que X et Y soient accidentellement liés mais n'aient aucun lien de causalité...


Lorsqu’on observe une corrélation entre deux phénomènes A et B, il existe au moins six façons d’en rendre compte :

1.A est la cause de B

2.B est la cause de A

3.A et B ont pour cause un même phénomène-source C

4.A est la cause de C qui est la cause de B (ou l’inverse)

5.A  est la cause de B et dans le même temps B est la cause de A (les deux phénomènes se renforcent)

6.La co-occurrence de A et B est une coïncidence


Les cinq premières établissent une causalité, c’est-à-dire un rapport de cause à effet entre les évènements A et B, dans un sens ou dans l’autre, ou en passant par un intermédiaire C.


La sixième, quant à elle, pose que si A et B se produisent en même temps, c’est tout simplement l’effet du hasard.


Source  : desillusions.fr

Aussi, dans les communes qui abritent des cigognes, le taux de natalité est plus élevé que dans l'ensemble du pays. Conclusion : les cigognes apportent les bébés !


Voici une explication plus probable : les cigognes nichent de préférence dans les villages plutôt que dans les grandes agglomérations, et il se trouve que la natalité est plus forte en milieu rural que dans les villes.

Voilà pourquoi l'on nomme "effet cigogne" cette tendance à confondre corrélation et causalité.



Voici quelques exemples d'effets "cigogne" classiques pour illustrer notre démonstration. Pour certaines, nous avons quelques propositions d'explications, pour d'autres, à vous d'imaginer !


Les climatologues ne peuvent nier le phénomène : plus la température globale de la planète augmente, plus les sous-vêtements féminins   rétrécissent. Peut-on en conclure que le réchauffement climatique entraîne la diminution de la taille des culottes ? Il semble pourtant que la véritable explication soit à chercher du côté de la mode...


Plus il y a de pompiers combattant un incendie, plus les dégâts seront importants. On pourrait alors espérer que la caserne la plus proche soit presque vide de réservistes. L'explication vraisemblable est certainement que plus l'incendie est grave, plus le nombre de pompiers pour le combattre est important.


La sensation d’avoir froid précède généralement une affection fébrile. Peut-on en conclure qu'avoir froid déclenche ces affections ? Contrairement à une opinion répandue, le fait d’être assis sur des bancs de pierre froide, de marcher avec des chaussettes mouillées ou de sortir après s’être lavé les cheveux n’entraîne pas la sensation de froid ou la fièvre. La sensation de froid constitue le premier symptôme de la fièvre.


Les ventes de crèmes glacées augmentent avec le nombre de morts par noyade. Peut-on en conclure qu'il serait urgent de mettre en prison tous ces criminels qui nous proposent leurs sorbets sans penser aux conséquences ?


Une étude japonaise portant sur 40 000 quadragénaires montre que ceux qui se brossent les dents après chaque repas parviennent mieux que les autres à garder la ligne. Peut-on en conclure que les régimes sont inutiles pourvu que votre entretien bucal soit impeccable ?


La longévité moyenne est supérieure dans les pays où l'on mange le plus de viande. Peut-on en conclure que si vous mangez uniquement de la viande, vous vivrez vieux ?


Le nombre d’écoles maternelles dans une ville est positivement corrélé au nombre de crimes et délits. Peut-on en conclure que repousser nos écoles en banlieue sauverait des vies ?


Dans les grandes villes, les gens portent statistiquement moins souvent assistance à leurs congénères qu'en milieu rural. Peut-on en conclure que l'urbanisation a déshumanisée nos relations ?


Si l'on enquête sur les accidents de circulation survenus entre 9 et 11h du matin, on se rend compte que 80% des conducteurs avaient bu du café dans les 3h précédant l'accident. Réflexion : faut-il à l'instar de l'alcool, interdire ou restreindre l'absorption de café au volant ? A quand le caféinotest ? (merci à la Dr Monique Dupas Chauny)



Sources  des exemples : desillusions.fr et cortecs.org

Non contents de s’arrêter à l’interprétation  erronée  d’une corrélation (elle-même déjà fantasmée ou non), certains se permettent d’en «  déduire  » des propositions d’action pour remédier à certaines situations jugées non désirables.

C’est en effet le stade logique suivant le constat d’existence et la tentative d’explication : la recommandation d’actions ou de comportements.

Le lien existe, on sait d’où il vient ; bon, alors on en fait quoi ? Sauf que là encore, le «  saut quantique  » depuis le stade de la compréhension jusqu’à celui de la prescription est loin d’être anodin, car pas du tout inclus dans les faits eux-mêmes : ici aussi, il n’y a bien qu’un cerveau humain pour imaginer comment passer de l’un à l’autre.


Source  : desillusions.fr



N'oublions pas que l'Histoire est remplie d'actes issus de processus cognitifs (c'est-à-dire des mécanismes de pensées) relatifs à l'effet Cigogne  : c'est-à-dire des liens de corrélations erronés. Ces détournements de liens de corrélations en lien de causalité ont pu justifier les pires actes notamment au Xxe siècle.

Je vous laisse faire des liens avec votre culture générale...

Source  de la conclusion : desillusions.fr


Trois idées majeures se dégagent de ces exemples :

De la seule constatation d’une corrélation entre deux phénomènes, il n’est pas possible de déduire la nature de la relation qui les unit. Les lettres A et B ne sont que des masques pour représenter des phénomènes réels ; sans connaissance de leur contenu véritable, on ne peut statuer sur les liens qui guident leur évolution.  L’explication relève toujours initialement d’une supposition, et la vérification de ce qui n’est donc au départ qu’une hypothèse requiert de nouvelles investigations. En clair : «  l’explication du lien entre A et B, elle est pas marquée sur leur gueule !  »

La corrélation n’implique PAS la causalité. Or la confusion est fréquente ; la zététique, ou «  art du doute  », lui a donné un nom : c’est l’«  effet cigogne  » (pour ceux qui  se plaisent à latiniser à outrance, voir les notions de cum hoc ergo propter hoc et  post hoc ergo propter hoc !)

Même s’il y a causalité, il n’est pas forcément aisé et/ou immédiat d’en établir la nature, puisque cette causalité peut prendre différentes formes a priori (dans un sens, dans l’autre, en fonction d’autre chose…). D’ailleurs, la zététique a également donné un nom à un sous-ensemble de l’effet cigogne : l’effet lotus, qui consiste à se méprendre sur le sens (au sens de «  direction  ») d’une causalité (A cause B au lieu de B cause A).




Où l’on montre comment la recherche d’une relation de cause à effet entre deux phénomènes doit s’entourer d’infinies précautions. Au risque de déduire des interprétations fallacieuses, et de recommander des mesures inadaptées.





Pour aller plus loin …

Vous pouvez chercher sur le net


Un effet lotus (ou causalité inversée)

Un effet cigogne « collatéral »

Un tri de paramètre

Après avoir lu cet article, essaie le Quizz qui est en bas de la page !


Et découvre de nouveaux secrets ...